« Comment analysez-vous cet échec à chaud ?
Nous n’avons pas notre destin entre nos mains. Sur les deux simples, nous sommes déçus. Parce que dans les deux cas, nous sommes proches et c’est difficile d’être menés 2-0 après ces deux matches, c’est sûr. Mais si c’était à refaire, je referais la même chose au niveau des joueuses que j’ai eues sur le terrain.

Quel reproche vous faites-vous sur la rencontre ?
J’aurais pu leur insuffler plus de confiance en elles. Pour que dans les moments plus importants, elles soient encore davantage persuadées de leurs schémas forts. Sur le début de deuxième set d’Alizé, où elle mène 40-0, elle loupe un revers, elle s’agace mais c’est dans sa nature et c’est comme ça qu’elle est forte et j’aurais pu essayer, en étant sur le banc, de son côté, de faire en sorte tout de suite qu’elle se recentre sur le point et le jeu, pour continuer à mener au score et laisser surtout Trevisan un peu down. Après à chaud c’est difficile, ce sont des petits détails.

« (Sur Alizé Cornet) Je pense que ce n’est pas le manque de confiance qui a fait basculer le match. Juste des petits détails au fur et à mesure du match qui ont permis à son adversaire de se remettre dedans. »

Alizé Cornet a reconnu que parce qu’elle n’avait pas fait une bonne saison, elle manquait un peu de confiance dans les moments importants. Est-ce que ça n’est pas entré en ligne de compte au moment de la choisir au détriment de joueuses mieux classées qu’elle ?
Elle a cette expérience, ce niveau de jeu très élevé grâce à l’intensité qu’elle met sur les entraînements sur une surface qui lui convient bien en plus. Je pense que ce n’est pas le manque de confiance qui a fait basculer le match. Juste des petits détails au fur et à mesure du match qui ont permis à son adversaire de se remettre dedans.

Et dans ce genre de rencontre, dans ce format, avec l’appui d’un staff et du capitaine, forcément quand on commence à renverser la tendance on prend de plus en plus confiance et à la fin Trevisan ne loupait pas grand-chose. Elle poussait Alizé dans des rallyes où c’est elle qui dictait le jeu. On a essayé de trouver les solutions. On n’est pas loin au troisième de renverser tout ça à 3-2.

Concernant Caroline Garcia, on a l’impression que c’est la même histoire depuis le début de la saison, avec cette impression que le match ne peut pas lui échapper et pourtant c’est ce qui se passe de manière inexplicable…
Je ne l’explique pas pour l’instant et je pense qu’elle non plus. Si elle pouvait faire différemment, elle le ferait avec ses qualités et ses défauts. Il y a beaucoup de hauts et de bas. Elle a gagné comme ça. Il faut qu’elle arrive de temps en temps à accepter que l’adversaire lui propose quelque chose qui est embêtant pour elle et trouver des solutions là-dedans. On essaye, on essaye, mais ça ne se fait pas comme ça.

À chaud, c’est dur à analyser. C’est aussi au quotidien, quand elle s’entraîne, de percevoir certaines choses qui vont lui permettre de s’en sortir sur les matches. Effectivement l’année dernière, ça lui a rapporté plus de victoires que de défaites. Cette année, ça lui a joué plus de tours que ça ne lui a rapportés de grandes victoires. Malgré tout elle finit l’année 20e mondiale donc c’est pas si mal. Mais oui, il y a des côtés frustrants.

« Caroline Garcia ne met pas son adversaire suffisamment sous pression au niveau du score. Au niveau des intentions de jeu, oui, mais au niveau du score ce qui pourrait la libérer. »

Lesquels ?
Au troisième set, c’est ce que je lui ai dit dans les vestiaires, oui elle mène 4-2, mais après il y a de la fatigue, Paolini qui sert le jeu, il y a un peu de tension, bon, c’est plutôt sur le premier au-delà de la fin du tie-break. Avec son style de jeu, ses qualités de retour, je trouve qu’elle ne met pas assez en difficulté son adversaire sur ses jeux de retour. Elle ne se crée pas assez d’occasions. Elle ne met pas son adversaire suffisamment sous pression au niveau du score. Au niveau des intentions de jeu, oui, mais au niveau du score ce qui pourrait la libérer. Et après dans le tie-break elle aurait pu mieux négocier elle est devant, et ça lui échappe un peu à la fin de manière un peu rapide. C’est dur.

La suite, c’est quoi ?
Ce (mercredi) soir faire un peu l’état des troupes, regarder les plannings d’entraînements de demain et mettre au repos celles qui en ont besoin et faire jouer celles qui ont besoin de jouer. Et attendre de voir ce qui se passe demain et on fera le point demain (mercredi) soir. »

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