Un poste d’entraîneur, ça vient avec une date d’expiration, mais contrairement au yogourt, tu ne connais malheureusement pas la date exacte! À Edmonton, Jay Woodcroft a appris que la sienne avait été fixée au 12 novembre 2023.

Tous les congédiements m’interpellent personnellement, pour être passé par là durant ma carrière. Je sais donc pertinemment que la vie d’un «coach» n’est pas toujours facile. Chaque licenciement crée des dommages collatéraux sur ta famille et tes proches.

Je sympathise avec Woodcroft, qui s’était vu offrir une première chance dans la LNH. Le jeune entraîneur a quand même accompli de belles choses la saison passée. Mais ça change tellement rapidement! On n’est jamais à l’abri d’une tempête parfaite, comme celle qui déferle sur Edmonton cette année.

On constate que c’est un problème récurrent chez les Oilers. Ça fait déjà cinq «coachs» différents pour Connor McDavid, qui en est à sa neuvième saison dans la LNH. Avant que Woodcroft soit remplacé par Kris Knoblauch la semaine dernière, Todd McLellan, Ken Hitchcock et Dave Tippett se sont succédé derrière le banc à Edmonton depuis l’arrivée de McDavid.

En comparaison, Sidney Crosby a été dirigé par seulement quatre hommes en 18 ans de carrière : moi, Dan Bylsma, Mike Johnston et Mike Sullivan depuis 2015.

Un manque de leadership?

Une fois rendu à maturité, un bon leader épaule toujours son entraîneur en prenant le groupe en main. Lorsqu’on compare les deux cas, on se rend bien compte que McDavid n’a pas le même statut de leader que Crosby. D’un point de vue extérieur, c’est une situation inquiétante pour les Oilers.

Pour qu’une organisation obtienne du succès, un joueur exceptionnel comme McDavid doit jouer un rôle-clé, comme le fait Crosby à Pittsburgh depuis longtemps, mais ça prend beaucoup de maturité pour y parvenir. Visiblement, McDavid n’en a pas assez…

Alors que les attentes sont élevées à Edmonton, j’espère pour les Oilers et leurs partisans que Knoblauch réussira à stabiliser l’équipe et lui permettra d’avancer dans la bonne direction. McDavid et lui se connaissent depuis longtemps, ce qui pourrait certainement aider la cause du club. C’est primordial que l’entraîneur et son capitaine tissent un solide lien de confiance. Il ne faudrait surtout pas que ça devienne un «country club».

Laissez Slavkovsky tranquille !

Passons maintenant aux Canadiens et à Juraj Slafkovsky, qui soulève les passions à Montréal, c’est le moins qu’on puisse dire.

Chaque jour, en lisant tous les textes et commentaires qui abaissent Slafkovsky, ma première réaction est toujours : «Pauvre petit gars».

Est-ce qu’on peut s’il vous plaît se calmer le pompon? Il est encore très jeune, il n’a que 19 ans, alors laissons-lui la chance de s’amuser et de s’améliorer dans un environnement sain. Bref, mettez-vous à sa place avant de le critiquer sur la place publique.

Quand je vois les critiques répétées à son sujet, ça vient me chercher. Je me sens mal pour lui. Ça doit être dur pour son égo.

Avant d’écrire des choses qui peuvent blesser un jeune et de faire des suppositions, tu dois t’assurer d’être au courant de la situation. Mais il faut être plongé dans la marmite, comme je l’ai été pendant des années, pour savoir ce qui se passe vraiment dans l’entourage du CH. Sinon, c’est jouer aux gérants d’estrades et ce n’est pas du tout constructif.

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