Le sujet est très connu dans le monde du rugby, moins dans celui du football. Cette semaine, le syndicat des joueurs anglais, en partenariat avec la Premier League, a lancé un fonds pour aider les joueurs victimes de démence doté d’un million de livres (1,17 million d’euros environ). Le président du puissant syndicat PFA, Maheta Molango, explique cette idée à RMC Sport.
Maheta Molango, en quoi va consister ce fonds?
C’est un projet sur lequel le syndicat des joueurs, en partenariat avec la Premier League, travaille depuis plusieurs mois, pratiquement deux ans. En Angleterre ce sujet est plus médiatisé qu’en France, parce que la grande partie des joueurs qui ont gagné la Coupe du monde 1966 souffrent de démence. Aujourd’hui, c’est un vrai sujet. J’ai grandi en Suisse, j’ai été dirigeant en Espagne et je ne pensais pas que c’était un sujet aussi important. On n’évoque pas ce sujet dans beaucoup de pays. En Angleterre, ce sujet est très très médiatisé. Cet argent sera destiné aux familles de joueurs qui souffrent de démence, mais aussi d’autres maladies liées à tout ce qui est neurodégénératives.
La solution serait d’interdire le jeu de tête jusqu’à un certain niveau?
Alors on peut dire qu’on avait mené des études pour essayer de voir s’il y avait un lien entre le jeu de tête et la possibilité de développer de la démence. La réalité, c’est qu’il faut continuer les recherches pour approfondir le sujet. Mais pour le moment, la décision qu’on a pu prendre, et qu’on a réussi à faire prendre à la Fédération anglaise, c’est de faire en sorte que tous les enfants de moins de 12 ans ne jouent plus avec la tête. Autre recommandation, un jeu de tête limité chez les équipes professionnelles dans les exercices tout au long de la semaine.
En France, l’UNFP est un syndicat puissant, le PFA est-il aussi puissant en Angleterre?
On travaille souvent avec l’UNFP. Notre force, c’est le lien très proche avec les joueurs. Nous, on dépend des joueurs, on dépend de leur appui et pour nous d’avoir un Raphaël Varane par exemple qui est très impliqué par rapport à ce qu’on fait, qui nous soutient, c’est ça qui nous donne la force pour pouvoir après essayer de changer les choses. Nous avons une approche moderne par rapport à ce qu’un syndicat doit être. Nous sommes un partenaire majeur de la Ligue, il faut continuer à faire grandir le produit. Beaucoup de gens voient le football comme un produit, moi je vois un peu d’une manière différente bien entendu, comme un ancien joueur et comme un représentant du syndicat. Mais la réalité c’est que beaucoup de personnes voient ça de manière commerciale. Et la réalité c’est que la voix des joueurs va aider à ce que le produit qu’on voit sur le terrain soit un bon produit.
Votre regard sur la bataille FIFA-UEFA sur le temps additionnel, de quel côté vous vous rangez?
C’est une mesure qui avait été prise durant la Coupe du monde, mais le Mondial est une compétition qui dure un mois. Et de vouloir faire la même chose sur une saison qui dure une entre neuf et douze mois, ce n’est pas entendable parce que la réalité c’est que si on continue à un rythme de 14 minutes en plus par match, ça veut dire que d’ici Noël on aura joué 4 matchs en plus. Après on se retrouve avec des finales de Champions League comme on l’a vu ce au mois de juin. Ce n’était pas la meilleure des finales. Ce n’est pas bon pour les joueurs, ce n’est pas bon pour les clubs et ce n’est pas bon pour le pour le spectacle.
En France, un homme que vous connaissez bien vient de reprendre du service. Thierry Henry est de retour sur un banc avec les Espoirs. Vous avez suivi ce retour?
Premièrement, c’était une de mes idoles quand j’étais plus jeune et deuxièmement c’est un joueur qui a gagné un de nos prix. C’est toujours une bonne nouvelle quand les légendes du football reviennent à leurs sources et pour aider la jeunesse. Je pense que c’est une belle décision. Pour un gamin qui arrive face au moins de 21 ans et qui est entraîné par une personne du calibre de de Thierry Henry, je pense que c’est une source d’inspiration.