Vendredi 1er décembre, les avocats de 475 sportifs et sportives britanniques demanderont formellement à la Haute Cour de justice de Londres une ordonnance de litige collectif (GLO) et d’anonymisation dans la procédure qui les oppose à plusieurs fédérations pour des négligences supposées en matière de suivi des commotions cérébrales et qui a démarré en 2020.
À la manière des quelque 5000 footballeurs américains qui avaient attaqué la NFL devant la justice américaine en 2011, ils sont désormais 300 joueurs de rugby à XV, 150 joueurs de rugby à 13 et 25 footballeurs à vouloir entamer une « class action », une action collective, contre World Rugby et les fédérations anglaises et galloises de rugby, rugby league et football.
140 joueurs internationaux dans cette class action
Parmi eux figurent près de 140 joueurs de rugby à XV ayant évolué au niveau international pour l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande ou l’Ecosse et, si beaucoup souhaitent rester anonymes, trente-cinq se sont déjà exprimés publiquement après avoir été diagnostiqués comme souffrant de « démence précoce ».
Au sein de ce groupe de joueurs, on retrouve le champion du monde anglais Steve Thomson (2003), l’ancien pilier all black Carl Hayman ou l’international gallois Alix Popham et tous soutiennent que les fédérations ont fait preuve de négligence « en omettant de prendre des mesures raisonnables pour les protéger des blessures permanentes causées par des coups répétitifs (commotions et sous-commotions). »
Une action qui se rapproche des tribunaux
Plus de 5 000 pages de documents et de dossiers médicaux ont été transmises au tribunal pour tenter de démontrer, selon Richard Boardman, l’avocat de Rylands qui représente les joueurs, que les instances « n’ont pas agi en 1997, suite à sur le décès d’Ian Tucker, 23 ans, qui prouvait que ce jeune joueur de rugby présentait des signes de démence précoce ; qu’elles n’ont pas mis en place les mesures nécessaires pour limiter le nombre de matches et d’entraînements avec contact ; qu’elles ont choisi de s’appuyer sur les conclusions du consensus de Berlin en 2017 et sur les recommandations du docteur McRory en matière de commotions alors qu’il a été prouvé récemment que ce dernier avait multiplié les citations erronées et les fausses déclarations. »
Engagés dans une procédure qui pourrait être très longue, puisque cette demande de class action met un terme à la phase de conciliation où les différentes parties auraient pu trouver un accord, les joueurs ont précisé que leur objectif était que « les instances sportives reconnaissent le lien entre les coups répétitifs à la tête et les blessures neurologiques permanentes qu’ils subissent ; que des mesures soient mises en place pour protéger les joueurs et pour soutenir ceux qui sont blessés. »