Pour sa sixième participation au Final Four de la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain débarque à Cologne face à Kielce, Magdebourg et Barcelone. Pas favoris, les Parisiens sont à l’aise dans cette situation, eux qui courent après leur premier triomphe dans cette compétition. À l’image de Luka Karabatic, ils savent que dans la fureur de la Lanxess Arena et ses 20.000 places, les équilibres ont fragiles. Et si c’était la bonne pour le PSG ? Avant d’avoir un début de réponse ce samedi soir à 18h, contre les Polonais de Kielce, Luka Karabatic fait le point.

Luka, pourquoi vous aimez ce rendez-vous et cette salle de Cologne ?

C’est une salle emblématique, une ambiance que tu ne vois qu’une fois dans l’année. C’est une fête du handball. Tout le monde s’arrache des places pour venir. C’est inratable pour un fan de hand. Tu vois tes supporters dans un coin de la salle. C’est une salle faite pour le hand, dans un pays de hand. C’est mythique pour les handballeurs.

C’est un week-end où cela se passe rarement comme prévu ?

On l’a vu par le passé. Il y a toujours eu des choses un peu folles qui se sont passées. C’est un week-end un peu fou. Ça fait deux années de suite que Barcelone gagne, en étant favori. Cette année, on espère un peu déjouer les pronostics. Barcelone arrive en favori avec Kielce. Paris et Magdebourg, on est peut-être outsiders. Ce sont des étiquettes. On a ce qu’il faut pour battre n’importe qui. Ça peut aller très vite, notamment à Cologne. Il faut se servir de ça pour faire pencher la balance de notre côté.

« Il n’y a pas d’autre sport où tu joues une demi-finale à 20h le samedi et la finale quelques heures après »

Qu’est-ce qui rend ce week-end fou ?

Le format fait que c’est assez unique. Il n’y a pas d’autre sport où tu joues une demi-finale à 20h le samedi et la finale quelques heures après. Tu n’as pas de temps pour te reposer, préparer le match du lendemain. Les équilibres sont remis en question. C’est ce qui fait que c’est un week-end exceptionnel. Si tu as la chance de gagner ta demi-finale, il faut très vite basculer sur autre chose. On essaye de ne pas trop se projeter, d’être dans le moment présent, de gagner la demie. Ensuite, on verra.

Vous n’avez plus joué depuis mardi dernier en championnat, contre Aix (33-31). C’est un mal pour un bien ? Ou vaut-il mieux rester chaud et jouer un match proche du Final four ?

C’est dur à dire. Seul l’avenir nous le dira. On aurait aimé jouer la finale de Coupe de France à Bercy. La saison a été longue et harassante, avoir un week-end où tu peux souffler ce n’est pas du luxe. J’espère que ça nous sera bénéfique. Ça sera peut-être une bonne chose. On a essayé d’optimiser au maximum ce temps supplémentaire qu’on a eu.

Vous avez remporté le titre de champion de France à la 29e journée. L’adversité du championnat vous a-t-elle aidé ou auriez-vous préféré, à l’image de l’an dernier, être libéré plus tôt ?

Chaque saison est différente. On se serait bien évité quelques frayeurs si on avait pu. Il y a eu un championnat de très haut niveau. On a été poussé dans nos retranchements. Ça nous a endurcis. Il y a eu des défaites qui ont fait mal, mais on a su repartir sur des bonnes séries. Mentalement ça nous a forgés. On a été testés à chaque match. Ce groupe sait qu’il n’y a rien d’acquis. Avec tous les changements qu’il y a eu, il a fallu reconstruire. On le savait. On a une équipe de guerriers, de combattants, avec beaucoup d’envie.

Malgré l’habitude, malgré vos finales de JO, de championnats du monde, il y a du stress avant un Final Four ?

Il y a toujours du stress. C’est la Ligue des champions. On rêve tous de la remporter. Il y a toujours du stress et de la pression. Quand tu as la chance d’en avoir disputé plusieurs, tu arrives peut-être à aborder l’événement un peu mieux. Il y a toujours cette adrénaline, cette envie. Il faut gérer au mieux ces émotions.

Samedi soir, ce sera Kielce, l’équipe coachée par Talant Dujshebaev. Une équipe qui a eu des problèmes extra-sportifs mais qui est toujours forte…

C’était l’un des favoris en début de saison. Ça l’est resté tout au long de l’année. Il y a eu des rumeurs de problèmes de sponsors, mais il y en a souvent là-bas. Au final, ça repart toujours. C’est une équipe taillée pour la Ligue des champions, pour la gagner. Ils sont venus chercher plein de joueurs chez nous. On connait nos forces. Sur un match, on peut battre n’importe qui. On sait qu’ils seront durs à manœuvrer. À chaque fois ce sont de gros combats face à eux.

Qu’avez-vous retenu de vos différentes participations à ce Final Four ?

Lors d’un Final Four, tout est fragile. Tout peut basculer très vite dans un sens comme dans l’autre. Ce n’est jamais fini ! Des équipes ont de l’avance et tout se retourne rapidement. Il ne faut pas paniquer, savoir que la rencontre n’est pas finie et que tout peut être renversé.

Sentez-vous à tous les étages du club, ce désir d’enfin devenir champion d’Europe ? Des gens des bureaux jusqu’à vous…

On sait que c’est un objectif majeur. On en parle beaucoup. Dans tous les grands clubs, c’est l’objectif de la remporter. Au PSG, c’est l’objectif majeur. Mais si on regarde les autres clubs avec lesquels Paris est en concurrence, nous avons une histoire jeune. Il y a encore une longue histoire à écrire. Il ne faut pas être impatient et saisir l’occasion. On y va pour jouer un coup. Il faut travailler dans la durée, construire comme on le fait. À un moment donné, cet objectif sera atteint. On espère le plus vite possible, c’est un travail de longue haleine.

Propos recueillis par Morgan Maury

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