« Comment vous sentez-vous à quelques heures du départ pour Tel Aviv et l’Euro ?
Ça va bien, j’ai fait beaucoup de travail physique car j’ai passé trois mois sans jouer en tout. Il n’y a plus de douleur au genou, et j’ai hâte de retrouver le terrain, parce que même à Bordeaux (lors du stage de l’équipe de France du 31 juillet au 16 août) je me suis un peu entraîné mais je ne faisais pas toutes les séances. Mais je retrouve les sensations.

Cette blessure, qui vous a jusqu’ici empêché de jouer avec l’équipe de France, après la période de repos prévue pour les cadres, ne date pas d’hier ?
J’avais super mal au genou en fin de saison, c’est la raison pour laquelle je n’avais pas joué les matches de classement (du Championnat italien avec Modène). J’avais fait des échographies, il n’y avait rien, j’ai pensé que ça passerait avec du repos. Ensuite, pendant un mois, j’ai continué à avoir mal, même en marchant. J’ai fait des séances avec le préparateur physique (Laurent Lécina) avant de rejoindre le groupe, j’avais mal. J’ai fini par faire des examens plus poussés (à Tours le 26 juin, au lendemain de la Ligue des Nations à Orléans)et on a découvert que j’avais une petite fissure sur le tendon.

« Je pense que l’essentiel dans le sport, c’est que ça te manque à un moment »

C’est ce qui explique que vous n’avez pas rejoint le groupe aux États-Unis en Ligue des Nations (VNL) début juillet ?
On m’a dit que je pouvais jouer, mais la fissure pouvait s’agrandir à tout moment, et ça pouvait péter. Il ne valait mieux pas prendre de risques. J’en ai eu pour trois semaines, rééducation à Capbreton, tout ça… On a perdu du temps, mais finalement trois mois de coupure ça a fait du bien, c’est la première fois depuis 2010. Je pense que l’essentiel dans le sport, c’est que ça te manque à un moment. Depuis douze ans c’était devenu une routine, on oublie un peu le plaisir. Là ça me manque, j’ai envie de manger du ballon, de jouer… Et il vaut mieux que ce soit arrivé là que dans un an…

Contrairement aux deux dernières années, vous arrivez sur la dernière compétition de l’été sans avoir rien gagné avant (champions olympiques avant l’Euro 2021, vainqueurs de la Ligue des Nations avant le Mondial 2022), mais sans doute moins « cuits ». Est-ce un mal pour un bien ?
Je pense qu’on a un peu pêché en VNL parce qu’on a fait du turnover, mais c’était le moment, et c’est ce que font les adversaires les autres années. Quand le groupe est revenu à Orléans (lors de la deuxième étape)ça manquait de fluidité. Malgré ça, on a perdu seulement 3-2 contre les États-Unis (en quarts de finale, après une défaite 3-0 lors de la troisième étape) qui vont en finale, ce qui prouve que sans nos automatismes, on arrive à les accrocher. D’habitude tu ne t’arrêtes pas après le Championnat, tu as la tête dedans, et ensuite ça relâche, c’est toujours dur de repartir après. Donc finalement cette VNL est un mal pour un bien. Mais avant d’avoir la banane en jouant, il faut trouver la fluidité. »

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