Peu utilisé pendant la Coupe du monde, le plus Argentin des Racingmen Juan Imhoff fera ses débuts en Top 14 samedi, un jour de derby contre le Stade Français. « Bien sûr, j’aurais aimé jouer davantage avec la sélection. J’ai dû me battre pour faire partie des trente-trois et je peux être fier d’avoir disputé trois Coupes du monde. C’est la première fois que je ne joue pas beaucoup et j’ai dû me réinventer moi-même pendant le Mondial. Tous les soirs, j’étais content du boulot fait dans la journée. Maintenant, c’est le Racing et pour moi qui aime ce club, un derby est un match à part, dans lequel il y a beaucoup de choses en jeu. La défaite chez nous l’an dernier (10-48)c’était le pire Noël de ma vie. »

Le week-end dernier, l’ailier de 35 ans, douze années d’ancienneté au club, a forcément regardé d’un oeil intéressé le triplé réussi par le feu follet anglais Henry Arundell à Toulon (défaite 31-26), pour ses débuts en Top 14. « Qu’est-ce que je peux lui apporter ? sourit Imhoff. C’est lui qui va peut-être m’apporter des choses. La semaine dernière, c’était son anniversaire. Je lui ai demandé quel âge il avait, il m’a dit 21 ans. Je lui ai dit que j’allais l’appeler  »hijo » (fils) et il m’a appelé  »padre » (père). On fera les comptes en fin de saison (rires). Je suis persuadé que je peux encore apprendre des jeunes. »

« Je ne crois pas qu’il y ait un autre club au monde avec une telle concurrence à l’aile »

« Henry a des capacités physiques hors-normepoursuit l’Argentin. Sa confiance en lui me bluffe également. Je le vois travailler, je vois son agressivité avec le ballon, c’est vraiment beau à voir. Quand il accélère, il voit toujours un trou. Ça me rappelle ma façon de voir les choses. C’est quelqu’un de très discret, très humble, qui bosse. Il n’y a pas meilleure présentation que celle-ci. Tu arrives dans un club, t’ouvres pas ta bouche, tu travailles et tu réponds sur le terrain. Je dis chapeau et merci. »

Questionné sur le style de course d’Arundell, qui rappelle celui de Jason Robinson avec des appuis courts, Imhoff avoue volontiers : « J’aimerais bien avoir sa course. Mais on a des profils différents. Il n’y a qu’à voir comment ses cannes sont musclées. Il travaille beaucoup sur sa course, il est très méthodique. »

À l’aile, cette saison, le Racing ne manque pas de ressources entre Arundell, Vinaya Habosi, Wame Naituvi, Donovan Taofifenua, Imhoff, Christian Wade ou Enzo Benmegal. « C’est vrai mais c’est toujours comme ça au Racing, souligne Imhoff. C’est ce qui m’a fait rester ici en 2015. Je ne crois pas qu’il y ait un autre club au monde avec une telle concurrence à l’aile. Ça me donne le goût de me surpasser. J’aime l’idée que dans ce club, pour jouer à l’aile, il faut être très-très bon. »

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