Alain Leboeuf, patron de la course du Vendée Globe, souhaite que les skippeuses ne soient plus otages de leur sponsor, un mois après le débarquement de la navigatrice Clarisse Crémer.

L’éviction de Clarisse Crémer et la vive polémique que sa situation a pu susciter – et suscite encore aujourd’hui – ont poussé les instances à réagir. Une annonce a ainsi été faite par Alain Leboeuf, président du Conseil départemental de la Vendée et accessoirement patron du Vendée Globe, ce lundi matin à l’occasion d’un atelier IPCS (pour Impulsion Politique et Coordination Stratégique). Il a été décidé que la grossesse sera intégrée au règlement pour ne plus que les skippeuses soient « otages du sponsor ».

Un comité de réflexion chargé du sujet, et présidé par Patricia Brochard, a été mis en place, lequel sera composé de skippeuses et de skippers. Sa mission ? « Proposer des solutions permettant une meilleure intégration de la maternité et de la parentalité », a précisé la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Le tout en vue du Vendée Globe… 2028.

Banque Populaire a annoncé début février se séparer de sa navigatrice Clarisse Crémer, estimant qu’elle n’était pas en mesure de se qualifier pour la prochaine édition en raison de nouvelles règles de sélection.

Banque Populaire s’est retiré de la course

« Les règles du Vendée Globe pour l’édition 2024 imposent à tous les skippers une concurrence basée sur le nombre de milles parcourus en course. Sur ce critère, j’ai bien sûr pris du retard face aux autres concurrents au départ, cette maternité m’ayant empêchée d’être présente sur les courses qualificatives pendant un an », expliquait la jeune maman, qui a donné naissance en novembre 2022 à une fille.

La polémique a provoqué un large embarras et secoué les consciences dans le milieu de la course au large. De nombreux marins se sont fait entendre pour faire part de leur incompréhension, à l’image de Charlie Dalin ou encore Samantha Davies, tandis que d’autres sont restés beaucoup plus discrets et ne se sont toujours pas exprimés.

Alain Leboeuf regrettait en février une décision qu’il jugeait « précipitée » et évoquait déjà la possibilité de faire évoluer le règlement à l’avenir, insistant cependant sur le fait que les règles pour l’édition 2024 (votées en 2020) étaient connues de tous et que par conséquent elles ne pouvaient être changées « en cours de partie ».

Quinze jours après avoir lâché Clarisse Crémer, Banque populaire annonçait son propre retrait du Vendée Globe 2024, car « les conditions ne sont plus réunies pour pouvoir aborder sereinement » la course au large et sans escale qui s’élancera des Sables d’Olonne le 10 novembre 2024.

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