À près d’un an des JO, les Bleus ont frappé fort en kitefoil (nouvelle discipline olympique) ce vendredi, sur le plan d’eau de Marseille. Dominateurs de bout en bout, Lauriane Nolot (24 ans) et Axel Mazella (25 ans) ont remporté le Test Event, répétition générale grandeur nature des Jeux, et envoyé un signal fort à leurs adversaires.
Nolot s’est montrée impériale, intouchable. Après avoir remporté huit manches sur seize lors des qualifications, elle n’a eu besoin que d’une course en finale pour décrocher l’or devant la Britannique Eleanor Aldridge et l’Américaine Daniela Moroz.
« Je suis carrément heureuse, tout s’est passé comme sur des roulettes aujourd’hui, réagit-elle. Je pense que j’étais plus stressée pour la finale d’Axel que pour la mienne. Je suis super contente pour nous deux. Les JO, c’est encore loin, il peut se passer des choses, mais on marque des bons points. J’ai pris un bel avantage. »
« Je repousse sans arrêt mes limites »
Grosse bosseuse, elle dit recueillir le fruit de ses heures d’entrainement et confie qu’elle a l’impression d’être sur un nuage. « Comme je suis un peu une éternelle insatisfaite, je me suis beaucoup entrainée avant le Test Event, je repousse sans arrêt mes limites, lâche-t-elle. Là, c’est ouf, toute l’adrénaline redescend d’un coup, c’est une énorme libération. Je suis sur une belle lancée, je suis assez confiante pour la suite. »
Championne d’Europe et vice-championne du monde en 2022, Lauriane Nolot s’impose effectivement en patronne depuis le début de l’année. Déjà victorieuse des Coupes du monde à Palma et à Hyères au printemps, elle gravit une étape supplémentaire et confirme sa position de leader en vue de la sélection pour les JO (une seule place), même si l’équipe de France retenue ne sera connue qu’en avril prochain.
De l’or aussi pour Axel Mazella. (Sailing Energy)
Son pote Axel Mazella, comme elle dit, médaillé de bronze aux Mondiaux en 2022 et lauréat de la Semaine de Hyères 2023, conforte, lui-aussi, sa place de leader sur l’échiquier tricolore. D’une régularité de métronome (quatre places de 1 et de 2 en qualifications), il aura cependant eu besoin de deux courses en finale pour gagner devant le Britannique Connor Bainbridge et le Singapourien Maximilian Maeder.
« C’est fait, mais ce n’était vraiment pas évident en finale, ça s’est joué en deux manches, raconte-t-il. Dans la première, je pars bien mais je commets une faute et l’Anglais prend le dessus. J’avais le coeur qui battait à 10 000, les jambes qui tremblaient. Dans la deuxième, rebelotte, je fais un très bon départ mais cette fois je réussis à contrôler du début à la fin. »
Dans le dernier bord de vent portant, quand il voit que le Britannique tombe, Axel Mazella comprend que c’est terminé et craque. « J’ai fondu en larme, je pleurais d’émotion avant de franchir la ligne d’arrivée, déclare-t-il. En plus, c’est le 14 juillet, jour de fête nationale. Pour moi qui fais partie de l’Armée de champions, c’est un symbole encore plus grand. »
« Avec Lauriane, on a montré qu’on était chez nous à Marseille, sur plan d’eau des Jeux. Les heures de navigation ont payé. Maintenant, il faudra faire pareil l’année prochaine, en sachant que les étrangers vont redoubler de force, estime-t-il. En attendant, je vais déjà profiter de cette victoire en famille. »
Dans le camp tricolore, on savoure ce double succès, en particulier Ariane Imbert, entraineur national du kitefoil. « On est hyper contents et hyper fiers, commente-t-elle. Ce qu’ils ont fait est énorme. Sur l’ensemble de la semaine, Lauriane a excellé dans toutes les conditions, tant au niveau stratégique que technique. Elle s’est vraiment donné les moyens de réussir en se préparant d’une manière très structurée sur tous les points de la performance. »
« Axel est lui aussi parvenu à conserver le maillot jaune toute la semaine, continue-t-elle. Ç’a été chaud en finale, mais c’est passé. Axel est quelqu’un de rigoureux et très fin sur les réglages. Il est plus réservé que Lauriane, mais c’est un mec un peu fou furieux qui adore le parapente, le wingfoil, il a besoin de décompresser. »
Après une courte pause, l’un comme l’autre se remettra rapidement en selle afin de préparer les Championnats du monde qui ont lieu à La Haye aux Pays-Bas, du 11 au 20 août.
Lecointre-Mion leaders avant la medal race en 470
Après les kitefoils, ce sera samedi au tour des 470, des ILCA 7 (ex Laser) et ILCA 6 de disputer leur medal race (finale à 10 de coefficient 2). Leaders du classement après les courses de qualification, avec un point d’avance sur les Espagnols Xammar Hernandez et Brugman Cabot et douze sur les Allemandes Malte Winkel et Anastasiya Winkel, Camille Lecointre et Jérémie Mion sont bien placés en 470 pour offrir une troisième médaille à l’équipe de France. La tâche sera plus difficile mais pas impossible en ILCA 7 pour Jean-Baptiste Bernaz, 6e, qui ne peut plus accéder sur la plus haute marche du podium, mais peut espérer, si tout se goupille bien, accrocher la 3e place. Dans les dix, Pernelle Michon (8e) ne peut plus mathématiquement, en revanche, accéder au podium en ILCA 6.