La WTA n’a toujours pas révélé où se déroulerait le Masters 2023, qui se tiendra en octobre. Interrogés en conférence de presse dans le cadre de l’US Open, ses représentants ont refusé de démentir les récentes rumeurs selon lesquelles le tournoi pourrait être organisé en Arabie saoudite, tout en précisant qu’aucune décision n’avait été prise pour l’instant. Steve Simon, le patron du circuit, avait pourtant déclaré début juillet que l’État du Golfe posait de « gros problèmes » en tant qu’éventuel hôte des épreuves du circuit féminin, le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits des femmes et de droits des LGBT ayant donné lieu à des accusations de« sports-washing (blanchiment par le sport) ».
La Tunisienne Ons Jabeur, première joueuse arabe à avoir atteint la finale d’un tournoi du Grand Chelem (Wimbledon 2022), a déclaré qu’elle était favorable à l’organisation du Masters en Arabie saoudite, qui permettrait d’attirer davantage de femmes arabes dans le monde du tennis. « Je suis quelqu’un qui pousse au changement, qui pousse à donner de plus en plus d’opportunités, en particulier aux femmes. Je sais qu’en Arabie saoudite, les choses changent et évoluent, a déclaré la 5e mondiale, battue en finale de l’US Open l’année dernière. S’ils jouent là-bas, et si je me qualifie, ce sera un grand honneur et une opportunité pour moi d’aller jouer là-bas. »
« Je préférerais que la WTA n’aille pas en Arabie saoudite, a de son côté déclaré cette semaine à la presse Chris Evert, ancienne n°1 mondiale et actuellement consultante sur ESPN. Il est évident qu’ils ont des problèmes de droits de l’homme et tout le reste, juste la façon dont ils traitent les femmes. Je serais contre. Mais je n’ai pas de droit de vote. »
« Quelle que soit la décision qu’ils prendront, je serai heureuse d’y aller »
La numéro 1 américaine, Jessica Pegula, 3e mondiale, a adopté une approche plus modérée, déclarant qu’elle devrait voir « beaucoup d’avantages l’emporter sur les inconvénients pour se sentir à l’aise dans ce pays ». Elle a émis l’idée que les hôtes saoudiens potentiels fassent des donations en faveur du sport féminin ou de la promotion des droits de la femme en Arabie saoudite. « Il faut trouver le bon compromis. » Mais elle tempère : « Il est regrettable que dans le sport féminin en majorité, nous n’ayons pas le luxe de dire non à certaines choses. »
Jessica Pegula, lors du WTA 1000 à Cincinnati. (K. Elgazzar/Presse Sports)
La Biélorusse Aryna Sabalenka, finaliste du Masters l’an dernier, a clairement indiqué qu’elle serait de retour, quel que soit le lieu de la compétition. « Quelle que soit la décision qu’ils prendront, je serai heureuse d’y aller, a-t-elle déclaré aux journalistes à New York. Où que ce soit. »
Le Masters Next Gen en Arabie saoudite de 2023 à 2027
De leur côté, les futurs prétendants au Masters Next Gen (réservé aux joueurs de moins de 21 ans) savent depuis cette semaine que les prochaines éditions de cette compétition, réservée aux joueurs de moins de 21 ans, se tiendront à Djeddah de 2023 à 2027, a annoncé l’ATP cette semaine, marquant ainsi la dernière avancée de l’Arabie saoudite dans le domaine du sport mondial, elle qui a déjà injecté d’énormes sommes d’argent dans le golf et le football.