Qualifié pour le Final 8 de la Ligue des Nations avec l’équipe de France, Kevin Tillie va enchaîner les compétitions avec les Bleus jusqu’aux JO de Pais 2024 l’année prochaine. Un tournoi qui pourrait être son dernier avec la sélection. Entretien.
Kevin Tillie, l’équipe de France a décroché sa place pour le Final 8 de la Ligue des Nations lundi dernier face à l’Allemagne. Une qualification presque miraculeuse après votre début de tournoi (4 défaites sur les 5 premiers matchs). Comment avez-vous redressé la situation ?
On a progressé au fur et à mesure de la compétition. L’effectif a été remanié plusieurs fois, on a intégré beaucoup de jeunes à l’effectif, ça a ralenti notre démarrage. On n’a pas eu beaucoup de préparation pour cette compétition par rapport à d’autres équipes donc on a mis un peu plus de temps que d’habitude à retrouver notre niveau. Notre objectif principal, à la base, c’était l’Euro, qui commence en septembre. La Ligue des Nations devait nous servir de préparation, mais cette qualification change la donne. Maintenant, on veut gagner. Aller au bout. Ça ne va pas être facile face aux Etats-Unis, qui ont fini premiers de la phase de groupes. Les Américains sont clairement en meilleure forme que nous. Leurs joueurs jouent dans les meilleurs championnats du monde. Il va falloir être à fond pour l’emporter.
Vous l’avez dit, de jeunes joueurs ont rejoint le groupe pour cette compétition. Quel rôle avez-vous joué dans leur intégration ?
J’ai fini ma saison en club assez tôt, donc je suis arrivé avant les autres cadres dans la compétition. Ça m’a permis de vraiment découvrir les jeunes, de les encadrer, de jouer un peu le papa dans le groupe. Maintenant, je suis l’un des plus vieux, que ce soit en club ou en sélection, donc je dois endosser ce rôle, mais c’est un rôle qui me plaît. Ça m’a valu un surnom : Barth’ (Barthélémy Chinenyeze, 25 ans) m’appelle « Tonton Kev' » (rires).
Pour l’instant, on parle beaucoup de la Ligue des Nations et de l’Euro, qui commence en septembre, mais l’échéance ultime, ce sont les Jeux olympiques. Vous arrivez à y penser ou est-ce que ça vous paraît trop loin pour l’instant ?
Les Jeux de Paris, on y pense tout le temps. On en parle beaucoup. C’est tellement motivant d’avoir des Jeux à la maison, et tellement rare dans une carrière. Je pense que c’est pour ça que beaucoup d’anciens sont encore là en sélection. On ne néglige pas la Ligue des Nations ou l’Euro pour autant. Faire de bons résultats dans ces compétitions, c’est important pour la confiance.
Vous avez dit plusieurs fois, à demi-mot, que ces Jeux pourraient être votre dernière compétition avec les Bleus. Est-ce que vous avez pris votre décision ?
C’est dur à dire. C’est tellement fun de jouer avec l’équipe de France, mais j’aimerais profiter un peu plus de ma famille. J’ai une petite de 3 ans. J’aimerais bien avoir un peu de repos aussi, je commence à vieillir. Ça fait plus de 10 ans que je suis en équipe de France, donc j’y pense. On verra, on ne sait jamais.
Est-ce que c’est difficile d’aborder cette compétition en l’ayant déjà gagnée (l’équipe de France a été sacrée championne aux Jeux de Tokyo en 2021) ?
J’imagine que pour certains joueurs, ça peut être difficile de se remotiver après un titre olympique. Mais nous, on défend notre titre à la maison, ça rajoute forcément quelque chose qui nous pousse à continuer. Par contre, en étant champion en titre, il y a notre statut de « cible » qui va rendre les choses plus difficiles. Toutes les équipes veulent nous battre.
Jouer à domicile, ça rajoute une pression ?
Oui, parce qu’on aura encore plus envie de bien faire. On l’a vu à l’Euro 2019, en France. On avait fait une belle compétition, mais on n’avait pas pris de médaille.
Votre sacre à Tokyo, c’est votre meilleur souvenir de carrière ?
Oui ! En volley, les Jeux, c’est la compétition ultime. La gagner avec une bande de potes, c’était inimaginable. Mais gagner, à Paris, pour ma potentielle dernière compétition en bleu, ça serait encore plus incroyable. C’est mon rêve le plus fou.