Jusque-là, seul le relais 4x200m hommes avait réussi à se hisser en finale des Mondiaux ; ce dimanche matin, les deux 4x100m 4 nages français ont évité le piège des séries. Les hommes ont même remporté la leur série en 3’31 »61, 2e chrono de la matinée derrière les Etats-Unis (3’30 »51), alors que les tenants du titre italiens étaient éliminés (9e temps). « Il y a un coup à jouer, réagissait Maxime Grousset. On est en finale, on est bien placé, pourquoi ne pas tenter d’aller chercher ce podium ? »
Au lendemain de son sacre sur 100m papillon, le Néo-Calédonien a plutôt assuré sur cette nage qu’il continue de découvrir. « J’étais plutôt serein, je savais qu’on avait une bonne équipe pour passer, ajouta Grousset. Ce matin, j’avais les pulses un peu hautes, j’étais un peu fatigué. Mais j’ai bien contrôlé. »
« C’était un de mes premiers 100m brasse international (…) C’était difficile de construire ma nage, ce que j’ai l’habitude de faire »
D’entrée, Mewen Tomac avait lancé la machine en 53 »40. « Un peu dur après les trois 200 dos (4e), j’étais un peu sec, s’est senti l’Amiénois. Mais ça va : 53 »4 ça reste correct. »
Il a passé le témoin à Léon Marchand, qui est descendu sous la minute en brasse (59 »57 lancé). « C’était plutôt bien, estimait le roi de la semaine avec ses trois médailles d’or. Je crois que j’ai été très »safe » (prudent) sur la prise de relais, je peux faire mieux ce soir. Après, c’était un de mes premiers 100m brasse international. J’ai beaucoup plus de tempo, c’était difficile de construire ma nage, ce que j’ai l’habitude de faire. C’est une sortie de ma zone de confort. Mais ça va être sympa. »
Salvan à l’aise en remplacement de Manaudou
Dans la vague des deux champions du monde, Hadrien Salvan avait la charge de ponctuer l’exercice. « Je suis content, c’est cool de faire ce relais, je ne m’y attendais pas forcément en venant iciavouait-il, conscient que Florent Manaudou aurait sans doute été aligné si le capitaine n’avait pas égaré sa confiance dans son élimination en demi-finale du 50m. Je suis trop content, c’est un relais de ouf avec des mecs que j’adore. C’est trop bien d’avoir deux champions du monde, mais ce qui me motive encore plus, c’est que c’est mes amis. »
Pour le relais 4×100 m quatre nages féminin, il existait plus d’incertitudes avec la blessure à l’adducteur de Charlotte Bonnet et le retrait de Béryl Gastaldello. Mais les Françaises ont assuré leur place en finale avec le 7e temps (3’56 »36). D’entrée, Pauline Mahieu, en dos, a bien lancé ses copines en 59 »82 : « C’était vraiment ce que je voulais faire ce matin : lancer ce beau relais et que les filles soient dans une bonne position. Je suis contente d’avoir fait 59 » (59 »82) et surtout qu’on soit en finale. Je me suis éclatée avec elles. »
« Avec l’adrénaline, je sens moins la douleur »
En brasse, Charlotte Bonnet a assuré malgré la douleur en 1’06 »87. « Avec l’adrénaline, je sens moins la douleur mais c’est toujours omniprésent. Je suis super contente qu’on rentre en finale. C’était l’objectif et ça s’est joué à pas grand-chose, a expliqué la capitaine de l’équipe de France. A tout moment, j’ai peur que ce soit un peu plus grave mais j’ai toujours fait les relais avec du coeur. Depuis l’an passé, ce relais a une place vraiment importante. »
Marie Wattel a oublié sa fatigue et passé le relais à la jeune Lison Nowaczyk en troisième position : « Le réveil a un peu piqué mais j’ai dit à Julien (son entraîneur Julien Jaquier) que même si j’étais en mode survie, j’allais tout donner pour l’équipe. Ce n’est pas facile mais ce n’est pas facile pour tout le monde, on voit les têtes dans la chambre d’appel, on voit qu’il y a de la fatigue et c’est normal. J’avais prévenu Lison (Nowaczyk) que j’allais sûrement mal finir, je suis contente de lui avoir dit. »
La petite nouvelle a assuré pour finir malgré la tension : « Je ne devais pas faire le relais à la base, c’était Béryl (Gastaldello). Je suis contente d’être ici, c’est ma première finale mondiale. J’espère nager plus vite ce soir parce que ce matin, c’était un peu dur quand même. J’étais stressée parce que je savais qu’il fallait que j’assure. J’ai tout donné, le chrono (54 »77) bon voilà, on fera mieux ce soir. »
En série du 400m 4 nages, l’Australienne Jenna Forrester a enregistré le meilleur temps (4’35 »38), juste devant la Canadienne Summer McIntosh (4’36 »57). Mais l’adolescente, qui a battu le record du monde de la spécialité le 1er avril dernier (4’25 »87) s’est économisée en prévision d’une finale que ne disputeront ni Fantine Lesaffre (4’42 »07, 14e temps), ni Cyrielle Duhamel (4’45 »32, 20e temps), loin toutes les deux de leurs standards.