Contraint d’abandonner le Tour de France après avoir chuté lors de la 8e étape, Mark Cavendish a accepté de se confier sur une dépression qu’il a vécu à partir de 2018, dans un documentaire Netflix.
L’avenir de Mark Cavendish, 38 ans, est toujours incertain. Alors qu’il avait annoncé sa retraite après 18 ans de carrière, le sprinteur pourrait finalement revoir ses plans et rouler encore en 2024, après son abandon sur le dernier Tour de France. Il faudra pour cela gérer ses démons.
Dans un documentaire réalisé par Netflix, le coureur britannique a fait quelques confidences sur une dépression qu’il a vécue à partir de 2018, moment où il est tombé malade à cause du virus Epstein-Barr: « Je n’avais rien, je ne voulais rien, je ne faisais rien, je ne ressentais rien. J’étais vide. Un sentiment d’inutilité. »
La promesse de Cavendish
En plein doute, Cavendish a tout de même pu compter sur l’aide du docteur Helge Riepenhof. Les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années, en 2014 ce docteur était le médecin de l’équipe Omega-Pharma), là où roulait le Britannique à ce moment. Conscient de la situation critique dans laquelle se trouve alors le coureur, le docteur lui a demandé d’honorer une promesse: « Je pense qu’il y a un risque élevé que vous vous fassiez du mal ou même que vous vous suicidiez. Mark et moi avons conclu un marché. J’ai dit : ‘Avant de vous faire du mal, appelez-moi’. »
Un moment de vie douloureux également pour son épouse Peta Todd: « Nous nous sommes disputés pour rien. Il était tellement perdu au milieu de tout ce qui se passait. » En plus de Riepenhof, Cavendish ira se confier au docteur David Spindler, un neuroscientifique. Ce dernier a accepté de partager les inquiétudes de la famille du coureur: « Peta était extrêmement inquiète pour son mari. Il (Mark) disait ‘Est-ce que ma vie en vaut la peine? Ça n’en vaut pas la peine. »
« J’ai arrêté de manger »
L’histoire d’amour entre Cavendish et le vélo ne se résume pas à ses 18 ans de carrière. Durant un entretien avec le docteur David Spindler, le coureur d’Astana révèle que, pendant son enfance, le deux-roues l’a aidé à faire abstraction du divorce de ses parents. Cela lui donnait « un sentiment de liberté. »
Le coureur de 38 ans explique aussi avoir dû lutter contre un trouble de l’alimentation: « La seule façon de compenser cela est de devenir plus léger. J’ai commencé à manger de moins en moins, comme si je n’avais rien mangé. J’ai arrêté de manger. La partie addictive était la perte de poids. Je pouvais voir rapidement que je perdais du poids. Et c’était la première amélioration que je voyais depuis longtemps. »