Olga Kharlan est devenue la première Ukrainienne à affronter une Russe en escrime depuis le début de la guerre, dans le cadre des Mondiaux. À la fin du combat, Kharlan a refusé de saluer son adversaire Anna Smirnova. Un geste lui ayant valu d’être disqualifiée de l’épreuve à Milan… sans que la Russe ne puisse être repêchée.
Les Mondiaux d’escrime ont connu un moment historique… et polémique ce jeudi. Pour la première fois depuis la guerre en Ukraine, une Ukrainienne – en l’occurrence Olga Kharlan – affrontait une Russe, Anna Smirnova. Si la première citée a finalement gagné leur 32e de finale (15-7), elle ne participera pas à la suite de la compétition.
La quadruple médaillée olympique a refusé de saluer Smirnova à la fin du combat. Un geste contraire au règlement, qui stipule qu’il faut obligatoirement saluer son adversaire une fois le combat terminé. Face à ce refus de salut – l’Ukrainienne s’étant contentée de présenter son sabre – la Russe a protesté en restant 45 minutes sur la piste en signe de contestation, espérant faire changer le résultat.
La fédération internationale a finalement disqualifiée Kharlan, sans repêcher son adversaire, laquelle avait été déclarée perdante. Cette décision de l’instance permet à l’adversaire en 16e, Yoana Bashta, d’être directement qualifiée pour les 8es.
Pourquoi Kharlan a été autorisée à jouer contre Smirnova
Cette opposition entre Kharlan et Smirnova aurait pu ne jamais avoir lieu. Jusqu’à mercredi, un décret du ministère des Sports ukrainien interdisait aux athlètes du pays de participer à une compétition où figuraient des athlètes russes, même sous bannière neutre.
Mercredi, Igor Reizlin a fait les frais de cette mesure puisqu’il a dû déclarer forfait, lui qui devait affronter le Russe Vadim Anokhin. Le décret en question a finalement été modifié mercredi soir et stipule désormais que l’interdiction ne concerne plus sur les athlètes concourant sous bannière neutre, permettant ainsi à celle qui a été six fois championne du match d’affronter Smirnova.
De nombreux escrimeurs contre la présence des Russes et Biélorusses
Si la Fédération internationale autorise les sabreurs russes à participer aux compétitions tant qu’ils n’officient pas dans des clubs liés à l’armée et ne soutiennent pas publiquement la guerre en Ukraine, cette décision est loin de faire l’unanimité chez les escrimeurs. En mars dernier, plus de 300 athlètes ont signé une pétition demandant au CIO (Comité Internationale Olympique) et à la FIE (Fédération internationale d’escrime) de revenir sur leur décision d’autoriser les Russes et Biélorusses à participer de nouveau aux compétitions.
Parmi les signataires, figuraient 11 Français: « La communauté internationale est parfaitement consciente que pour les athlètes russes et biélorussiens, il n’y a pas de distinction entre l’athlète et l’État (…) Les athlètes ont été et seront instrumentalisés pour la propagande de Poutine. »