Titré avec Montpellier en 2018, Nikola Portner a mené Magdebourg à la victoire dans le Final Four de Ligue des champions (30% d’arrêts en finale) ce dimanche. Porté par ses supporters vêtus de vert et de rouge, le club allemand a vaincu Kielce en prolongation (30-29), vingt-quatre heures après avoir sorti le Barça (40-39 après tirs au but). Le portier suisse revient sur cette aventure incroyable avec cet ancien grand d’Europe qui est remonté sur le toit du Vieux Continent.

Nikola Portner, vous êtes maintenant double vainqueur de la Ligue des champions, que ressentez-vous ?

On ne peut pas trouver les mots pour quelque chose comme ça. Quel drame, quelle mentalité, quel match ! On rejoue la prolongation ! Je commence à en avoir marre cette saison. C’est la cinquième fois que cela nous arrive après une année tellement éprouvante, tellement problématique, avec les blessures, les galères… On a réussi. C’est incroyable. C’est ma deuxième alors que je ne suis qu’un petit Suisse. J’ai réussi à me faufiler, à faire mon chemin depuis un pays qui ne pratique pas trop le handball, me retrouver ici pour la deuxième fois c’est magique.

A quoi avez-vous pensé lorsque vous vous êtes allongé sur le sol au coup de sifflet final ?

J’ai pensé au moment où mon père m’a amené pour la première fois à l’entraînement (il fond en larmes). J’aurais tellement aimé qu’il soit là.

Dans le club ou autour, vous a-t-on souvent rappelé le passé glorieux de Magdebourg ?

C’est assez spécifique car c’est une saison spécifique. C’est la première fois que le club joue la Ligue des champions depuis 21 ans. Le club fait son retour. Rien qu’arriver au Final Four était incroyable. Alors la remporter ? Je ne sais pas quoi dire. C’est irréel, incroyable.

Vous battez le Barça et Kielce, les deux derniers finalistes !

Il y a pas mal d’étoiles qui se sont alignées. Je crois que chaque équipe allemande qui est venue à la Lanxess Arena pour le Final Four pour la première fois de son histoire a gagné le trophée au bout. On n’a pas foiré. En 2001, le club est champion d’Allemagne et l’année d’après il remporte la Ligue des champions. En 2022, champion d’Allemagne. 2023, champion d’Europe. Il y a tellement de coïncidences. Parfois j’ai l ‘impression que les choses sont écrites. On a travaillé dur.

Un mot sur Gisli Kristjánsson élu MVP, blessé hier à l’épaule contre le Barça et qui a été très fort aujourd’hui ?

Il simule le garçon, c’est juste pour le show (sourire). Il y a eu une frayeur mais on a réussi, on a travaillé sur lui. Ce n’était pas une blessure aussi grave qu’on pouvait le penser au début. Il le mérite. C’est un garçon formidable. Il est aussi MVP du championnat et il n’a que 23 ans.

Comment décririez-vous ce club de Magdebourg ?

Famille. C’est un club qui fonctionne de A à Z de manière fantastique. Pour moi, pour ma femme, pour ma fille, en l’espace de deux jours le club a trouvé une crèche franco-alémanique, ça veut dire plein de choses. Je suis là deux jours, j’ai un problème de cuisine, le club m’organise une livraison. C’est quelque chose de pas normal pour moi, je viens d’arriver. Le club est vraiment une famille. Tout le monde fait tout pour que tout le monde se sente bien. Nous joueurs, on est que sur le terrain alors que derrière il y a plein de choses.

Propos recueillis par Morgan Maury, à Cologne

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