Las Vegas accueille ce week-end le combat tant attendu par le monde de la boxe : Errol Spence Jr contre Terence Crawford pour la couronne incontestée à quatre ceintures des welters (en direct à partir de 2h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport). Un choc très spécial qui pourrait avoir droit à un deuxième épisode avant fin 2023 grâce à une clause de revanche. Mais l’identité du vainqueur de la première manche pourrait en décider autrement. Explications.
On a dû patienter longtemps, affamés devant ce possible bonbon. Mais on aura peut-être droit à une double ration en quelques mois. Combat le plus attendu depuis des années, le choc entre Errol Spence Jr (28-0, 22 KO; 33 ans) et Terence Crawford (39-0, 30 KO; 35 ans) pour la couronne incontestée à quatre ceintures des welters va réunir tous les yeux de la planète boxe ce week-end à Las Vegas. Et ce ne sera sans doute pas la seule fois de l’année.
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L’idée? Le contrat qui a réuni les deux Américains invaincus pour le potentiel plus beau combat de welters des quatre dernières décennies inclut une clause de revanche que le perdant devra activer sous trente jours après leur première danse dans le ring. Avec la garantie que la revanche aura lieu avant fin 2023. Si Crawford a signé pour deux combats avec Premier Boxing Champions (PBC), la société de promotion sous laquelle évolue Spence, on peut même fantasmer à l’idée d’une trilogie en un an si les deux sont à 1-1 à la fin de l’année. Mais il y a aussi la possibilité de n’en voir qu’un seul.
Tout devrait dépendre… du vainqueur de ce week-end. Car Spence a lâché une information essentielle ces dernières heures. Comme attendu depuis quelques temps, l’actuel champion WBC-IBF-WBA des welters a annoncé en avoir fini avec cette catégorie après ce choc. Direction la division supérieure, les super-welters. « J’ai un nutritionniste et un diététicien qui m’aident et s’assurent que tout se passe bien mais faire le poids est vraiment compliqué, a-t-il expliqué au site spécialisé BoxingScene. C’est toujours le cas mais c’est la dernière fois. J’ai vieilli, je ne suis plus aussi jeune et je ne peux plus infliger autant à mon corps pour combattre. »
Dans cette idée, « The Truth » aimerait voir la potentielle revanche contre Crawford se faire chez les super-welters. « Je la voudrais à la limite de 69,8 kilos. Mon corps est devenu trop gros pour celle de 66,6 kilos. » Problème? Si le perdant du premier choc sera celui qui devra activer la clause de revanche, le poids pour cette dernière sera décidé par le vainqueur. Si Spence s’impose, il pourra donc obliger « Bud » à remettre ça dans la catégorie supérieure, ce qui l’empêchera de pouvoir devenir champion incontesté des welters, son objectif pour être le premier à unifier tous les titres dans deux catégories différentes (il l’a déjà fait en super-légers) dans l’ère à quatre ceintures chez les hommes (Claressa Shields a déjà réalisé l’exploit chez les femmes).
Mais si Crawford s’impose et veut garder la revanche chez les welters, son rival devra décider si l’envie de venger ce qui serait sa première défaite chez les professionnels suffit à la motiver pour s’infliger un régime dont il n’a plus envie. Même si la possibilité existe aussi de voir Crawford choisir lui aussi de monter en super-welters s’il a unifié la catégorie dans laquelle il évolue depuis 2018… Bref, la revanche est possible mais pas garantie non plus. La suite presque logique d’un choc de feu qui a mis longtemps à se monter. Attendu depuis l’arrivée de l’actuel champion WBO en welters il y a cinq ans, ce combat a longtemps buté sur l’obstacle de promoteurs différents: Top Rank pour Crawford, PBC pour Spence.
Les choses ont enfin évolué fin 2021, quand Crawford n’a pas renouvelé son contrat avec Top Rank à l’issue de sa spectaculaire victoire sur Shawn Porter. Mais il aura encore fallu de longs mois pour trouver un accord. Crawford, qui avait accepté un partage au pourcentage en sa défaveur et non une bourse garantie, s’était même plaint publiquement d’être trop négligé par le camp Spence lors des négociations, où il réclamait un mot à dire sur la gestion des dépenses et revenus de l’événement pour maximiser ses gains. Ce qui l’avait poussé à affronter David Avanesyan en décembre dernier pour ne pas passer toute l’année 2022 sans combattre. Les discussions avaient ensuite repris et un accord a fini par être trouvé. Pour le plus grand bonheur des amoureux du noble art. On va bien avoir droit au combat tant espéré. Reste à savoir si on aura droit à un peu de rab avant la fin de l’année.