« Après votre raté aux Mondiaux de Doha (tenante du titre mondial, battue d’entrée), c’était important de montrer que vous êtes toujours la patronne en gagnant, en finale (pénalités) contre une Française qui plus est, Julia Tolofua ?
Oui. Je suis vraiment contente, au-delà de la médaille d’or, j’ai vraiment produit du beau judo, ce que je travaille en technique. En plus avec une finale franco-française, c’était important de montrer que je suis encore là. Des petits points en plus pour la sélection olympique.

Vous avez fait un effort particulier pour être agressive d’entrée comme en finale contre Julia Tolofua, vice-championne du monde voilà trois mois à Doha ?
J’essaie d’être la Romane des bons jours. La Romane qui n’était pas là aux Mondiaux à Doha. Un peu de stress au début après des Mondiaux ratés, une grosse compétition comme le Masters. Je savais que je ne devais pas passer à côté deux fois d’affilée. Un travail mental, technique, d’endurance, tout ce qui a manqué aux Mondiaux.

Dans quel état d’esprit allez-vous aborder la dernière ligne droite vers les JO de Paris ?
Comme aujourd’hui : conquérante. Ne rien lâcher. Ça va être une course longue, compliquée, Julia et moi on va se coller jusqu’à l’année prochaine. C’est un run, une course olympique, ça va être un sprint. Un an de course !

Ça tire vers le haut cette concurrence franco-française ?
C’est vraiment du bonus, on sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Quand une ne performe pas, l’autre est là. Ça aide à élever son niveau, même à l’entraînement. Il faut montrer qu’on est présente.

Ce dimanche, la compétition a été interrompue une demi-heure à cause d’une panne d’électricité, vous attendiez pour combattre, comment l’avez-vous vécu ?
Ça perturbe un peu mais ça a dû l’être encore plus pour Fanny-Estelle Posvite, (3e en -78 kg) qui était sur le tapis. Moi, je me suis assise. Ce sont les aléas du sport. On ne peut pas tout prévoir.

Tolofua : «On se connaît pas coeur »

Julia Tolofua (2e en +78 kg) : « Frustrée. On se connaît par coeur, je savais que ça allait se jouer sur la garde, les pénalités. Romane a eu l’ascendant, c’est comme ça. J’étais très stressée dès ce matin. On nous attend sur les grands événements. Je n’avais pas ce stress avant, là je savais que j’étais attendue. Tant mieux, j’en aurai peut-être moins plus tard. J’ai réussi à monter d’un cran à chaque combat. En demi-finale, sur une clé de bras, je plonge la tête la première, avec l’épaule (droite). J’ai décidé de combattre malgré la douleur quand même parce que je me sentais prête. Ça reste une journée positive, je suis sur le podium c’est l’essentiel. Je montre une régularité. On sait qu’il y a une place pour les JO, on travaille très dur toutes les deux. On verra… »

Alexis Mathieu (3e en -90 kg sans combattre pour le bronze l’Italien Parlati étant forfait) : « Un peu frustré, j’étais sur une bonne lancée, parti pour faire un bon combat. La médaille est là, fais une belle journée. Depuis le dernier Masters (2e en 2022), j’ai raté quelques compétitions (dont les Mondiaux 2023, non classé). Depuis le Grand Chelem de Mongolie (3e en juin dernier), j’ai mis des choses en place au kumi-kata (prise de garde) qui me permettent de mieux m’exprimer. On a vu une réelle différence aujourd’hui. Je me suis plus focalisé sur le kumi-kata et dès que j’ai l’opportunité, ça y va et fort. Il faut que ce soit tranchant. C’est que la concurrence en -90 kg est importante mais les JO sont encore loin, je fonctionne étape par étape. Je suis dans une bonne vibe, je vais essayer de le garder tout au long de mon périple. »

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