Champion de France de Ligue B Masculine après sa victoire en finale contre Mende le 6 mai dernier, St-Jean d’Illac (ASI) a validé sportivement son ticket pour accéder en Ligue A, pour la première fois de son histoire. Stéphane Hassoun, le président de l’ASI, présente à RMC SPORT son plan d’accession qu’il a défendu devant la DNACG et les instances du volley.

« La ruche » de l’ASI, la salle Pierre-Favre, est-elle conforme pour jouer en Ligue AM ?

Oui. Nous souhaitons rester dans notre salle illacaise et nous sommes en train de réaliser des travaux pour aménager la salle avec 4 tribunes et porter sa capacité dans un premier temps à 1.200 spectateurs. Dans les 3 années à venir, nous voudrions atteindre les 2.000 places avec des mezzanines, si l’ASI poursuit l’aventure en LAM. Nous avons déjà le sol bicolore, la hauteur sous-plafond et l’écran géant. Il reste maintenant à travailler sur la jauge. On travaille avec nos élus sur cette salle qui peut limiter notre développement à venir. On passe un cap. On avance sûrement pour obtenir les points de la « Licence Club » de la LNV pour jouer parmi l’élite.

L’ASI est le seul club de salle de la région bordelaise à évoluer dans l’élite. Et vous n’avez reçu aucune offre ?

La métropole bordelaise ne dispose pas de salle adaptée au cahier des charges de la Ligue Nationale de Volley. Notre commune nous soutient inconditionnellement depuis de nombreuses années. Les collectivités locales travaillent avec nous pour aménager notre salle car on n’érige pas une nouvelle salle en claquant des doigts, en trois mois. Il y a bien sûr une réflexion avec la grande métropole bordelaise et son président qui est le maire de Mérignac. Mais on ne veut pas perdre notre âme, non plus. Une salle doit être à reconstruire à Mérignac après avoir été détruite dans un incendie. Il y a peut-être un lien à tisser. Mais on a derrière nous un vrai club avec 300 licenciés, une équipe féminine qui joue en Nationale 2, un centre de formation avec des jeunes qui évoluent en Elite Avenir. On peut envisager, si on pérennise notre statut, de jouer quelques matchs dans une salle de la métropole et garder les autres matchs dans « La Ruche ». Mais on ne veut pas effacer les 50 ans du club d’un revers de la main.

Vous êtes face à un temps administratif et politique plus lent aussi ?

Le temps nous est compté et on doit s’adapter aux circonstances. Avec l’UBB et les Boxers en hockey, l’ASI est le 3e club de la métropole bordelaise au plus haut niveau. Il n’y avait pas de club de volley à ce niveau depuis 25 ans. On ne veut pas griller toutes nos cartouches d’un seul coup mais on existe! Oui le temps de la réflexion des collectivités locales n’est pas le même que le temps d’action sportive de notre club. Mais le club de Chaumont avait la salle qu’on connait pendant plus d’une décennie en Ligue A avant d’avoir sa superbe salle. Elle s’est faite en 10-12 ans. Notre travail a commencé depuis 2-3 ans. Si on fait nos preuves à ce niveau, on pourra donner envie aux collectivités et à nos partenaires de nous accompagner un peu plus dans le projet que nous avons imaginé.

Comment l’ASI devra aussi franchir un palier financier ?

Avec cette accession, nous sommes reçus par de nouveaux financiers qui ne nous recevaient pas auparavant. Aujourd’hui nous pouvons compter sur 80-90 partenaires qui nous apportent 400 à 450.000 euros. Ces fonds privés représentent 65% du budget contre 35% d’apports publics. On a présenté un budget très prudent à la DNACG de 1,1 million d’euros. En tant que président, j’ai aussi apporté des garanties financières.

Qui seraient vos nouveaux partenaires ?

On travaille à la mise en place d’un consortium aéronautique et spatial avec les grosses entreprises locales du secteur. C’est un peu à l’image de « UBB Grands Crus » qui regroupe les plus grandes marques viticoles bordelaises autour du club de rugby. On souhaite créer ce nouveau mouvement fédérateur avec ces entreprises aéronautiques et spatiales. Si les subventions devraient passer de 250 à 300.000 euros, on souhaite toujours s’appuyer sur une majorité de ressources privées.

Etes-vous assez confiant pour voir l’ASI évoluer en Ligue A ?

On ne mettra pas 50 ans d’histoire de club sous le paillasson pour de mauvaises envies. Je n’ai pas d’élément m’alertant qu’on ne pourrait pas être en Ligue A. On a répondu positivement à toutes les questions de la DNACG. Si elle n’avait pas apprécié notre projet, elle nous l’aurait fait comprendre rapidement. Mais je n’ai pas de certitudes à 100%. On est dans un mini-championnat, comme une équipe: elle travaille, elle s’entraîne bien, elle joue bien mais on ne sait pas si elle sera championne à la fin. On fait le maximum pour réunir tous les éléments pour évoluer en LAM.

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