Le coureur de 800m Benjamin Robert est le Français le plus rapide depuis près de trois ans maintenant, fait partie du top 5 mondial et doit prendre la relève de Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde en 2017. Tout près du record de France de son aîné, le Toulousain est pourtant reparti en pleurs des derniers grands championnats, aux Mondiaux de Eugene 2022 et aux Jeux olympiques de Tokyo l’été précédent. Il avoue avoir « un mental qui pêchait ». Mais Robert a beaucoup travaillé et vise la médaille d’or aux championnats du monde de Budapest.

« Je reste dans ma bulle, je préfère rester à l’écart pour l’instant », détaille Benjamin Robert, qui n’est même pas allé voir le Nemzeti Atletikai Központ, le magnifique stade d’athlétisme de Budapest. Concentré sur son objectif de titre mondial, il entend bien faire respecter son statut pour une fois. Car les larmes du Français ont noyé les zones mixtes de Tokyo (éliminé en séries des JO 2021) et de Eugene (repêché en séries, éliminé en demie). En Hongrie, à 25 ans, Robert a repris les clés du camion. « Depuis novembre dernier, j’ai travaillé avec un préparateur mental. C’était un problème de confiance en soi, de comment on regarde les autres, comment on appréhende une grande échéance ». Parce que le Toulousain a toujours brillé en Ligue de Diamant, battant ses records personnels au meeting de Charléty devant le public parisien en 2022 et en 2023. Mais une fois arrivé devant les caméras du monde entier, panne d’essence.

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Une première médaille continentale en 2023

Avec un meilleur chrono en 1’43’’48, le Français est 5e mondial et désormais à moins d’une seconde du record de France de Pierre-Ambroise Bosse, vieux de près de 10 ans désormais (1’42’’53 en 2014). « J’ai travaillé pour avoir ce statut et la finale c’est ce que je vise, même une médaille d’or clairement », lance-t-il. Mais n’étaient-ce pas les mêmes ambitions avant Eugene 2022 ? « Je partais pour une médaille et je dois me faire sortir en séries… » S’il est repêché après disqualification d’un adversaire, les demi-finales lui seront fatales. « Mon mental n’allait pas… mais le travail fait sur moi plus l’expérience des Jeux, des mondiaux, des championnats d’Europe en plein air et en salle m’ont fait progresser ». Et les résultats avec : 5e des Europe de Münich en août dernier, le Toulousain monte enfin sur un podium aux Europe en salle d’Istanbul au mois de mars, vice-champion d’Europe.

Monter dans le train avec Gabriel Tual

« Les trois premiers des Europe de Münich n’étaient pas là, il faut être honnête mais c’est quand même un début. C’est ma première médaille et ça fait du bien, c’est la récompense du travail fourni. Même si tu te rends compte qu’une médaille, eh bien ce n’est qu’une médaille, on en veut toujours plus. »

Benjamin Robert sait donc qu’à un an des Jeux de Paris 2024, il doit monter dans le wagon Gabriel Tual. Le Bordelais a déjà connu les finales de Tokyo et Eugene (7e et 6e). Robert et Tual se tirent la bourre depuis les cadets. « Ça tire vers le haut, moi j’ai couru en 1’44″ en premier, il s’est dit je peux le faire. Il fait des finales mondiales, je me dis je peux le faire. Quand tu es compétiteur, ça fait chier d’être derrière mais c’est qu’il le méritait et pas moi. Je dois travailler pour le rejoindre. » Accompagné donc de Gabriel Tual et du récent champion d’Europe U23 Yanis Méziane, Robert doit valider sa préparation mentale. « Et en plus ce ne sont pas des salauds en dehors de la piste, des gars hyper cools. C’est une concurrence amicale et saine. » Les Tricolores devront lutter notamment face aux Kényans Kyniamal et Wanyoni, et face aux Algériens Moula et Sedjati.

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