Il reste encore trois tours et sûrement pas les plus faciles dans ce DP World Tour Championship. Mais la France a hissé haut ses couleurs dans le ciel de Dubaï au terme d’une première journée où 50 % de son effectif figure aux avant-postes.
Trois des six Bleus qualifiés pour ce dernier tournoi de la saison européenne rassemblant le top 50 de la Race occupent les hauteurs du leaderboard, dont deux qui en ont pris les commandes : Julien Guerrier (38 ans, 38e à la Race) et l’homme en forme du golf français, Matthieu Pavon (31 ans, 20e), ont rendu chacun une carte vierge de tout bogey et illuminée par 5 birdies pour partager la tête, au quart du tournoi, avec le Danois Nicolai Hojgaard, récent vainqueur de la Ryder Cup auteur d’un 67 lui aussi. Le troisième larron français n’est autre qu’Antoine Rozner (30 ans, 36e) qui, sans un bogey au 9, aurait imité à la perfection ses deux compatriotes.
Derrière ce trio chez les Bleus, seul Romain Langasque a battu le parcours (-1) pour occuper la 15e place de ce tournoi sans cut, tandis que Victor Perez et Julien Brun ferment la marche, respectivement en +1 et +3.
On retiendra de ce départ en fanfare la sérénité d’un Guerrier qui découvrait pourtant les pièges du Earth Course pour son baptême dans cette épreuve. « J’ai essayé d’être très discipliné sur la stratégie parce que je ne connais pas trop le tracéreconnut-il. Le terrain reste très exigeant et c’est plus ça qu’il faut réussir à gérer que l’événement. Il y a beaucoup de zones que je n’ai pas forcément dans l’oeil au niveau de la réception. Mon caddy m’a bien aidé alors que j’avais l’impression parfois de jouer trop défensif. Au final ça a payé. »
« Le fait de voir cette première victoire tomber (à Madrid)de savoir que je bosse dans le bon sens, ça a fait forcément du bien mentalement »
Vingtième du Nedbank Golf Challenge la semaine passée en Afrique du Sud, Guerrier confirme sa bonne forme actuelle qu’illustre également sa 6e place à Madrid le mois dernier. Plus tôt dans la saison, le Normand a déjà tourné autour de la victoire (3e à Rome, 2e à Hambourg) sans parvenir à ses fins.
Deux jours après avoir effectué une reconnaissance du parcours avec Pavon, Guerrier se retrouve ce vendredi dans une dernière partie, retardée pour cause de forte menace orageuse, avec un des meilleurs golfeurs européens du moment. Titré à Madrid le 15 octobre, « LaPav » poursuit son démolissage en règle des parcours les plus sélectifs du Tour. Sur ses 20 dernières cartes, il en a rendu 14 dans les années soixante (sous la barre des 70) et 17 sous le par. La confiance est bien là.
« C’est quelque chose qui est recherché tout au long d’une carrière chez les sportifsdit-il. Certains l’ont plus naturellement, moi ce n’était pas le cas il a fallu la construire. Le fait de voir cette première victoire tomber, de savoir que je bosse dans le bon sens, ça a fait forcément du bien mentalement. Maintenant mes objectifs de l’année sont quasiment tous cochés et tout ce qui arrive aujourd’hui, c’est que du bonus donc je prends beaucoup de plaisir et je joue avec plus de liberté. »
Les héros de la Ryder Cup en embuscade
Libéré lui aussi, Antoine Rozner n’a « rien à perdre cette semaine » selon ses mots. « Je me sens bien et j’ai envie d’être agressifpoursuit-il, c’est le maître mot. Je vais essayer de rester conquérant. »
Voilà qui ouvre des perspectives alléchantes en attendant que les héros de la Ryder Cup appuient sur le champignon. Dix d’entre eux sont présents à Dubaï et le moins qu’on puisse dire, c’est que la plupart ne sont pas venus faire de la figuration. Derrière Hojgaard, Tommy Fleetwood, Viktor Hovland et Robert MacIntyre sont en embuscade à -3, tandis que Tyrrell Hatton est à -2.
Quant aux patrons de l’équipe européenne Rory McIlroy (-1) et Jon Rahm (par), ils carburent à l’ordinaire tout comme Shane Lowry (par), Matt Fitzpatrick et Sepp Straka étant distancés (40e ex aequo à +2).