Alors que le skipper Kevin Escoffier, accusé d’agression sexuelle, a fait l’objet d’un signalement de la part de la Fédération française de voile, le parquet de Paris a annoncé ce vendredi l’ouverture d’une enquête le concernant.
L’affaire Kevin Escoffier prend une tournure judiciaire. Mi-juin, la Fédération française de voile avait saisi le procureur de la République de Paris au sujet du skipper, pour des faits présumés d’agression sexuelle survenus en mai avec une jeune femme aux Etats-Unis, lors d’une escale de The Ocean Race. Suite à ce signalement, le parquet de Paris annonce donc ce vendredi l’ouverture d’une enquête.
« Après analyse des premiers éléments, la brigade de répression de la délinquance faite aux personnes a été saisie », a précisé le parquet, sollicité par l’AFP, rappelant que le signalement de la FFVoile portait sur « une agression sexuelle ou des comportements inappropriés ».
Plusieurs témoignages contre le skipper
Alors qu’il barrait l’équipage d’Holcim-PRB, le rescapé du dernier Vendée Globe (sauvé par Jean Le Cam après le naufrage de son bateau dans l’Atlantique sud en décembre 2020) avait annoncé son retrait soudain en raison d’un « incident présumé » (mention qu’il avait ensuite retirée) le 15 mai dernier. Cet incident ferait référence à une soirée à Newport aux Etats-Unis pendant une escale de la course. Elle impliquerait une jeune femme, attachée de presse, qui n’a pas porté plainte. Mais la scène, publique, a mis en alerte la Fédération française de voile et son président Jean-Luc Denéchau, qui a décidé d’effectuer ce signalement au ministère des Sports. Il est ensuite allé plus loin en saisissant le procureur de la République de Paris.
Dans ce contexte, Le Canard Enchainé avait dévoilé le 14 juin dernier les récits de trois femmes et un homme, sous couvert d’anonymat. Ces personnes révèlent notamment des envois des messages, de photos et de vidéos à caractère sexuel.
Le marin de 44 ans s’est exprimé dans les colonnes de Ouest-France au début du mois de juin, affirmant se tenir à disposition de toutes les institutions mais refusant de donner plus de détails. « Non, je n’ai pas envie de donner ma version dans la presse, avait-il alors clamé. Je réserverai ça aux institutions sportives quand elles me le demanderont. Et c’est pour ça, aussi, que j’ai pris la décision de débarquer jusqu’à la fin de The Ocean Race. Pour être à disposition des institutions. »